02/08/2009

La mauvaise qualité de l’air en France !

france pollution mauvaise qualite air ademeLa secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Chantal Jouanno, présentait mercredi dernier les résultats sur la qualité de l’air en France en 2008. Malheureusement, les niveaux de pollution constatés en 2008 se situent dans la continuité des observations des années précédentes : l’air que nous avons respiré l’an dernier n’était pas plus pollué que celui de l’année précédente ! Ainsi, Le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) observe depuis 2000 une petite tendance à la baisse du dioxyde de soufre (-39%), du monoxyde de carbone et du benzène. Mais le plus inquiétant est que l’air que l’on respire actuellement serait de moins bonne qualité, avec une légère augmentation de la concentration de dioxyde d’azote en sites ruraux, de l’ozone et surtout des particules fines, notamment à cause des vieux chauffage à bois domestiques, alors que cette énergie renouvelable devrait constituer 23% des énergies renouvelables utilisées d’ici à 2020.

Or, il n’y a pas de seuil de pollution en dessous duquel l'impact sanitaire des particules serait nul. Des travaux européens démontrent que les particules seraient la cause de plus de 350.000 morts prématurés par an en Europe dont 30.000 en France. L'ADEME rappelle d’ailleurs que le niveau d’émissions polluantes entraîne une diminution de l’espérance de vie de 9 mois en France.

Les pouvoirs publics rappellent donc qu'un objectif de réduction de 30 % en 2015 des teneurs en particules fines dans l’air a été adopté dans le cadre du Grenelle Environnement. Il s'agit de mettre en œuvre des actions de soutien à la réduction des émissions de particules dans les secteurs de l’énergie, du transport, du bâtiment et de l’habitat. L’ADEME veille notamment à la prise en compte de ces réductions dans la filière « bois-énergie ».

Un plan particules devrait d’ailleurs être prêt en septembre prochain. Plusieurs mesures sont évoquées, comme le durcissement des normes d'émissions pour les installations de combustion notamment les petites unités ou encore la mise en place de l'éco-redevance kilométrique pour les poids lourds en prenant en compte les émissions de particules, le renforcement des critères du label « Flamme Verte » pour le chauffage au bois domestique, et l’instauration d’un crédit d’impôt pour le renouvellement des matériels.

L’air intérieur de nos habitats et lieux clos doit aussi être amélioré, avec trois défis majeurs identifiés par l'ADEME : mise en place d'une surveillance adaptée dans les lieux de vie clos et sensibles comme par exemple les écoles et crèches, trouver un l’équilibre entre la maîtrise de l’énergie et la qualité de l’air intérieur en ventilant pour apporter un air sain mais tout en maîtrisant la consommation d'énergie, et enfin généralisé l'étiquetage environnemental et sanitaire des produits de construction et de décoration.

28/07/2009

Sécurité électrique garantie jusqu’en 2013 selon RTE !

rte electricite pic consommationSelon RTE (Réseau de Transport d'Electricité), la sécurité d’alimentation électrique de la France devrait être assurée jusqu’en 2013, grâce au développement de nouveaux moyens de production, notamment renouvelables. Mais toujours selon les estimations de RTE, la demande d'électricité française va connaître une croissance annuelle comprise entre 0,8% et 0,9% en moyenne d'ici à 2025, passant de 485TWh en 2008 à 515TWh en 2015, 535TWh en 2020 et 560TWh en 2025, soit une hausse de 15%. La consommation française progresse d’abord dans les secteurs tertiaire et résidentiel, du fait de la démographie mais aussi de transferts d’usages des énergies fossiles vers l’électricité, comme le chauffage ou les transports.

Ainsi la consommation française d'électricité va devenir de plus en plus sensible aux vagues de froid, obligeant la France à importer davantage d'électricité à partir de 2013. La France reste toujours fragile en cas de consommation de pointe lors des vagues de froid, en raison d'un manque de réactivité de sa production.

27/07/2009

Le Grenelle de l’environnement version 1 adopté !

grenelle environnement logoLe projet de loi « Grenelle 1 » a enfin été votée (après près de 2 ans) et à recueilli la quasi-unanimité (seuls les Verts et les Communistes se sont abstenus) parmi les parlementaires jeudi 23 juillet dernier, après deux lectures dans chaque chambre (l’Assemblée nationale puis le Sénat). Les engagements du Grenelle de l'Environnement sont dorénavant transcrit en lois.

Le texte, très consensuel, fixe les grandes orientations environnementales de la France en matière de transports, d’énergie et d’habitat suivant les engagements pris à l’issue du Grenelle de l’environnement en 2007. Le texte instaure notamment des mesures en faveur de la rénovation thermique des bâtiments, du développement des énergies renouvelables et des transports alternatifs à la route, la création de la trame verte et bleue, la réduction de moitié des pesticides en 10 ans sous réserve de l’existence de techniques alternatives, et un régime de partenaires environnementaux pour les organisations environnementales expertes et représentatives.

Il définit aussi les grands objectifs qui seront mis en œuvre dans la loi « Grenelle 2 » comme la réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, une part de 23% d'énergies renouvelables dans le bouquet énergétique en 2020, ainsi que la réduction de la consommation thermique des bâtiments (50 KWh/m² pour la consommation énergétique des constructions neuves et 80 KWh/m² pour les bâtiments rénovés en 2012). Ce dernier objectif a toutefois été assoupli par rapport aux préconisations initiales, en permettant une dérogation pour l'énergie peu émettrice de CO2, à savoir le nucléaire. Le gouvernement attend de ces mesures qu'elles participent à la création de 600 000 emplois sur la période 2009-2020.

La loi Grenelle 1 voté, les parlementaires vont désormais plancher sur le projet de Grenelle 2, le volet pratique du texte, qui sera examiné à l'automne, ainsi que certainement sur le projet de taxe carbone.

Ralentissement du marché des Pompes à Chaleur

pompe a chaleur ralentissement du marche en 2009L’Association Française pour les Pompes à Chaleur (AFPAC), qui assure la promotion du développement des pompes à chaleur (PAC) en France, vient de publier les derniers chiffres du marché. Les indicateurs montrent clairement, malgré que la dynamique d’installation soit toujours là, une inflexion dans sa progression, tout en restant en tête en Europe.

Le crédit d’impôt qui est passé début 2009 à 40% n’est certainement pas pour rien dans ce ralentissement, qui risque d’ailleurs de se poursuivre, le taux tombant à 25% début 2010.

Les particuliers s'intéressent aussi de plus en plus à des modes de chauffage propres comme le solaire ou les chaudières à granulés bois, tout aussi économiques que les PAC, qui pour rappel, captent les calories présentes à l'extérieur dans l'air, l'eau ou le sol pour les restituer à l'intérieur du bâtiment à travers l'air ou l'eau grâce à un fluide caloporteur.

Enfin, les récentes annonces d’EDF concernant les futures (et fortes) augmentations de l’électricité ne sont pas non plus pour rassurer les particuliers à s’équiper d’un système de chauffage fonctionnant à l’électricité.

Le marché était d'environ 1500 réalisations par an avant 1997, pour atteindre un total d'environ 17.300 PAC en 2004 (hors systèmes air/air). Avec le crédit d'impôt mis en place en 2005 (40%), puis 2006 (50%), la progression s’est encore accentuée. L'AFPAC dénombrait ainsi en 2006 la commercialisation de 53.500 PAC géothermiques et air/eau (plus des milliers d'installations de chauffage à base de PAC de type air/air).

En 2007, les installations de PAC se montaient à 69600, et plus de 150000 en 2008 (+119% !).

Mais au cours des 4 premiers mois de l'année 2009, on recense l'installation de (seulement) 45655 pompes à chaleur, dont 4412 géothermiques et 41243 aérothermiques.

La France est le deuxième marché européen de la pompe a chaleur derrière la Suède (en nombre de matériel).

Nouveaux règlements d’éco-conception en Europe

europe reglementation europeenne eco conception economies energieLa Commission européenne vient d'adopter 4 nouveaux règlements en matière d’écoconception, qui doivent permettre d’économiser 190TWh supplémentaires par an d’ici à 2020, soit l’équivalent des consommations électriques cumulées de la Suède et de l’Autriche. Ainsi les moteurs électriques industriels, les circulateurs que l'on trouve dans la chaudière ou le système de chauffage, les téléviseurs, les réfrigérateurs et les congélateurs, devront répondre à des normes plus contraignantes en termes de performance énergétiques.

Les moteurs industriels devront améliorer leur rendement, tout en favorisant le recours aux variateurs de vitesse, qui règlent la puissance des moteurs en fonction des besoins réels au lieu de les laisser tourner constamment à plein régime.

Pour les circulateurs de chauffage, ils devront devenir « intelligents » et d’un haut rendement, en étant capables d'adapter leur fonctionnement aux besoins des systèmes de chauffage.

Concernant les téléviseurs et les réfrigérateurs/congélateurs, il ne devrait rester sur le marché que des modèles économes en énergie.

Ces 4 règlements viennent s’ajouter aux 5 déjà adoptés en matière d’éco-conception, pour des économies d'énergie attendues de 315TWh par an d’ici à 2020, soit plus que la consommation annuelle d’électricité de l’Italie.

Bruxelles souhaite également la création d'un « label énergétique » européen pour la construction, qui figurerait dans les publicités de vente et les documents officiels, le secteur du bâtiment générant près de 36% des émissions de CO2.