
Mais l’énergéticien français ne l’entend pas de cette oreille et vient de faire condamner la société Voltalis, par l’intermédiaire de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), à verser une taxe à EDF, qui s’estimait lésé par cette technologie et qui réclamait une « taxe » pour compenser le manque à gagner résultant des économies d’énergie réalisées par les clients de Voltalis. Il est à noter que les autres fournisseurs d’énergie (Direct Energie, Poweo, …) s’étaient aussi joints à EDF tout en réclamant une taxe d’un montant bien inférieur.
Pierre Bivas, le PDG de Voltalis qualifie la décision « d’injuste et partiale ». Le fournisseur d’électricité demande ainsi « une rémunération de l’énergie effacée par Voltalis, ce qui signifie que, si un ensemble de clients d’EDF acceptent de réduire leur consommation, EDF exige d’être payé comme s’ils avaient consommé ! » précise Pierre Bivas. Il poursuit en indiquant « que cette décision est surprenante, contraire à la mission de la CRE de servir les intérêts du consommateur, contraire au Grenelle de l’environnement et contraire aux lois du marché car elle constitue une entrave à la concurrence ».
Cette technologie est pourtant très intéressante aussi pour EDF dans la gestion de la fourniture d’électricité, en évitant notamment des pics de consommation aux heures de pointes (20% d’économies d’énergie électrique possible) et l’importation de courant. Mais Pierre Bivas estime qu’EDF cherche à freiner la généralisation de ce système car elle ne possède pas encore la technologie pour la développer elle-même. Enfin, la décision de la CRE est surprenante étant donné que son homologue américain (FERC) encourageait le 18 juin dernier au développement de tels systèmes.
La taxe serait de l’ordre de 70 à 80% des revenus de Voltalis, autant dire une ponction qui pourrait être fatale pour l’entreprise. Voltalis se réserve la possibilité de recourir à toutes les voies de droit pour faire rétablir l’intérêt des consommateurs sur celui des fournisseurs.